Récital Fanny Vicens
Bedrossian – Gervasoni – Harada – Kourliandski – Lang – etc.
1 CD Stradivarius (2016)
STR 37047
CD
L’accordéoniste Fanny Vicens joue les créateurs du XXIe siècle
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Très jeune sur les scènes internationales comme pianiste et accordéoniste, Fanny Vicens (née à Perpignan, en 1987) a eu de nombreux professeurs – Anne-Maria Hölscher, Hans Maier, Hugo Noth, Yannick Ponzin, ainsi que Reinhard Becker et Denis Pascal – qui l’ont formée à suivre une double voie : d’un côté l’interprétation du répertoire claviériste (1500-1800), d’un autre la défense de la musique contemporaine, voire de la création. La seconde facette fait l’objet du présent enregistrement, consacré à sept pièces écrites durant ces vingt dernières années, entre 1997 et 2014, qui tente une réponse à la question : qu’écrire pour l’accordéon et de quelle manière ?
Baignant d’abord dans la philosophie et le jazz, l’Autrichien Bernhard Lang (1957) aborde la composition dans les années quatre-vingt, se faisant notamment remarqué par son quatuor à cordes Zeitmasken (1987), puis évoluant peu à peu vers la musique de scène (théâtre musical, Tanzperformance, installation, etc.). S’il faut relier Schrift 3 (1997) à des techniques picturale et littéraire, ce sont le pointillisme et l’écriture automatique. On en apprécie la tendre frénésie colorée, sa transe entre soie et grain, aux allures d’improvisation.
Moins connue est la Tokyoïte Keiko Harada (1968), dont la carrière commença par des improvisations au piano, lorsqu’elle était enfant. En Europe, elle étudie avec Ferneyhough et Kurtág, se faisant une spécialité d’écrire pour l’accordéon, en petite formation – pour accompagner A streetcar named desire, mis en scène par Satoshi Miyagi (2002), ou Femmes en miroir (2003), un film signé Kiju Yoshida –, ou même solitaire, tel qu’il apparaît dans BONE+ (1999). La pièce se veut une somme de variations « sur l’état interne de la performance » et présente de forts contrastes entre des portions souplement énergiques ou virtuoses et d’autres aux effets plus aérés, délicats.
Actuel directeur artistique de l’Ensemble Intercontemporain, Matthias Pintscher (1971) est avant tout violoniste et compositeur. Le cycle en cinq parties Figura (1997-2000), qui convoque des cordes disponibles dans un quatuor et/ou l’accordéon, naît de l’analyse de Giacometti (1901-1966), en particulier des sculptures tardives. Créé par Teodoro Anzellotti, Figura III (2000) capte l’oreille par son amorce cristalline. On apprécie ensuite son climat languide, voire désolé, dont une fébrilité frissonnante vient parfois contrarier le caractère méditatif.
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